Description
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L'héroïne est aujourd'hui probablement la plus diabolisée des drogues - sans doute à cause de sa nature particulièrement addictive. Son univers peuplé d'aiguilles et de seringues lui a valu un statut plus ingrat encore, notamment depuis la propagation du sida. Pourtant, le dossier contre l'héroïne n'est pas à ce point sans appel : davantage que la substance elle-même, sa criminalisation peut être tenue pour responsable de bon nombre de problèmes liés à l'héroïnomanie, que ce soit les crimes, la prostitution, l'infection ou l'overdose. Si, d'une part, une expérience révolutionnaire est menée en Suisse afin de déterminer la capacité des toxicomanes à mener une vie normale et responsable du moment qu'ils disposent d'un accès régulier et sécurisé à leur produit ; dans le même temps, d'autres pays occidentaux dépensent chaque année des fortunes pour tenter d'enrayer l'afflux d'héroïne de pays plus pauvres où le pavot est une indispensable rentrée d'argent. Le moment est bel et bien venu de faire le point sur le type de contrôle que nous exerçons sur l'héroïne et ce que nous entendons y gagner.
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